Voilà longtemps que je ne suis pas retournée là.
La dernière fois, des hommes-tronçonneurs avaient décidé de liquider la beauté des arbres en haut de la colline. Des dizaines de chênes au sol, décimés, sanglants. Un peu plus loin, le mien, encore debout. Celui que j’étreins. J’étais catastrophée et une fois de plus pas étonnée devant l’orgueil des hommes face aux arbres. On dirait parfois qu’un vaste complot a été lancé. Les mâles sur pattes se lancent avec fureur sur les branches, les troncs, voués à je ne sais quelle bataille castratrice, sous de nombreux prétextes. En ville comme en campagne, faut qu’ça coupe, faut qu’ça saigne, qu’il ne reste rien que des mognons ou un trognon. Une désolation, en somme.
Alors, j’avoue, j’ai eu peur de retourner. J’ai peur que ces crétins d’hommes s’en soient pris aux chênes centenaires qui faisaient mon émoi.
Cette épidémie de tailles suicidaires est une chose que je subis et qui me rend féroce dans l’âme.
Heureusement il existe des pays et des continents où l’arbre qui pousse et s’élance dans le ciel ne dérange plus personne. Personne ne craint son ombre ou ses branches, en ville comme en campagne. Merci Amis d’Amérique du Nord, merci !
.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.